D’Alger à Paris, les années « terreau »
Henry Valensi arrive à Paris en 1898, en pleine préparation de l’Expo Universelle de 1900.
Très vite, il s’inscrit à l’Académie Jullian, dans l’atelier de Jules Lefebvre et Tony Robert-Fleury. Dès 1905 – il a 22 ans – il commence à exposer ses toiles : Salon des orientalistes au Grand Palais, Salon des Indépendants, Galerie Lorenceau à Vichy, etc. Il intègre le Groupe de Puteaux créé par Jacques Villon, Kupka, Gleizes, Metzinger ou encore Picabia, dont émergera vers 1911 le Groupe de la Section d’Or. Valensi en deviendra secrétaire, et l’un des plus jeunes participants à la première exposition du collectif en octobre 1912 : le Salon de la Section d’or, en la galerie La Boétie. Au cours de ce Salon, Apollinaire fait une conférence où il expose ce qu’il définit comme le « cubisme écartelé », entre les 4 tendances qu’il y voit à l’époque, c’est-à-dire cubisme scientifique, orphiste, physique et instinctif.
En 1910-1911, Villon et Kupka lui font rencontrer le rédacteur en chef de l’Assiette au beurre, ce qui donnera des pages bien dans le style du journal satirique de l’époque, sur la colonisation, les capitalistes, les curés, les militaires, etc.
Valensi se lie d’amitié avec les Futuristes, menés par Marinetti, qui publie dès 1909 le manifeste Futuriste. Après avoir « senti » sa voie dès 1909 (avec son tableau Athènes où il prend conscience de l’importance des rapports entre le fond de la toile et ce qu’il représente au premier plan, et beaucoup voyagé, il publie et présente en 1913 son premier livre-essai théorique, la Loi des Prédominances, selon laquelle chaque époque de l’Histoire a vu un art prédominer : architecture, sculpture, poésie, littérature et musique, et cela dans le sens d’un allègement progressif de la matière utilisée.
Fin 1913 début 1914, il expose 150 toiles à la Galerie La Boétie ; ses œuvres sont ensuite montrées dans plusieurs villes d’Allemagne, mais très vite c’est la guerre ; il s’engage alors, et est affecté comme peintre aux Armées pendant l’expédition des Dardanelles, en 1915-1916 où il peint ce qu’il voit, et qu’il exposera à la galerie Druet en 1917.
La mêmme année, il commence la série des « expressions » des villes, lieux et régions, avec celle des Dardanelles.
